La ville du Teich avec le soutien du SIBA a fait le choix, en 2010, de ne pas attendre d’être au pied du mur pour aborder sereinement la nécessaire transition vers le « zéro pesticide » et l’entretien durable des espaces verts et des voiries, mais aussi des cimetières et terrains de sport, dans le respect à la fois de notre environnement et de la santé de tous. Aujourd’hui, le plan de gestion différenciée des espaces communaux référence et consolide les actions mises en place par la commune mais constitue aussi une feuille de route pour répondre à une volonté politique locale ambitieuse sur la préservation de l’environnement et de la biodiversité.
Espaces verts : respect de la biodiversité
La démarche «zéro-phyto» s’inscrit dans la continuité de la politique environnementale que mène la ville, initiée par le Siba. L’entretien des espaces publics est géré dans le respect de la biodiversité : les services de la ville du Teich n’utilisent plus de pesticides pour l’entretien des espaces verts et des voiries.
Un enjeu sanitaire et environnemental
Les désherbants appartiennent à la famille des pesticides (ou produits phytosanitaires). Ces produits sont destinés à détruire des organismes indésirables. Les pesticides se répartissent selon différentes familles :
- les fongicides agissent sur les champignons,
- les herbicides portent sur les herbes,
- les insecticides visent à éliminer les insectes et les acariens.
Les recherches évaluent à moins de 1 % la part des pesticides qui entre en contact avec l’organisme ciblé. 99 % des substances se dispersent donc dans notre environnement. On retrouve ainsi des résidus de pesticides dans l’air ambiant, dans les sols, l’eau, les aliments, etc, qu’ils soient utilisés par le secteur professionnel (agriculture, collectivité) ou dans la sphère privée (jardins).
Présents dans tous les compartiments de la nature, les résidus de pesticide peuvent causer des dommages importants sur la faune et la flore.
L’être humain peut lui aussi être contaminé directement, par exemple lors de l’application du produit, ou indirectement par exemple en consommant des produits contenant des pesticides, issus d’un site traité.
Leurs effets sur l’être humain ont été mis en évidence et peuvent engendrer des troubles de la reproduction, des cancers et des troubles du système nerveux. La réduction des produits phytosanitaires est un enjeu sanitaire et environnemental.
Plan de Gestion Différenciée
Le Teich est un bel écrin de verdure, aux ambiances naturelles diverses et variées. Entretenir ces espaces de manière raisonnée, durable et responsable nécessite d’adapter les techniques en fonction de la nature du sol, des espèces à planter et de la biodiversité présente. C’est tout l’enjeu du plan de gestion différenciée des espaces verts adopté lors du conseil municipal du 11 février dernier.
Un travail de fond a été mené entre les services de la ville et ceux du Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA) afin de recenser les espaces communaux selon leurs fonctions, leurs usages et leurs localisations. Cette démarche de gestion différenciée suivant les types d’espaces nécessite une importante réorganisation du travail et la mise en place de méthodes alternatives d’entretien, plus écologiques et plus économes. Cette réorganisation a été effectuée au sein des services municipaux et les méthodes de gestion alternative sont mises en place avec la classification de l’entretien selon quatre codes faisant l’objet, chacun, d’une fiche pratique. Ces actions permettent notamment de privilégier, sur certains espaces, des fauches tardives ou des tontes différenciées pour permettre des régénérations naturelles et de créer de nouveaux îlots de biodiversité.
Les grands principes
- ARRÊT DE L’UTILISATION DE PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES
L’évolution de la législation a poussé les communes à l’arrêt de l’utilisation de molécules chimiques habituellement employées pour entretenir les espaces verts. Dans cette démarche vertueuse, la commune du Teich a tenu à aller plus loin. Hors terrains de sports, aujourd’hui, le service espaces verts n’utilise plus aucun produit phytopharmaceutique même encore autorisé par la loi, que ce soit des produits autorisés en agriculture biologique, des produits de biocontrôle ou à faible risque. La commune n’emploie également plus de produits biocides destinés à lutter contre les organismes nuisibles.
- DIVERSIFICATION DU FLEURISSEMENT
La politique de la ville en fleurissement est affirmée. Pour cela, la commune dispose d’un guide de recommandations constitué par le PNRLG proposant une palette végétale adaptée au contexte paysager et écologique local. Limiter l’entretien et accueillir la faune et la flore constituent des objectifs pouvant être atteints. Cette volonté est définitivement actée au sein du service espaces verts qui a notamment réduit les plantations saisonnières et l’utilisation d’annuelles depuis 2016 et propose également des alignements de vivaces et bulbes le long de certaines pistes cyclables dans les lotissements teichois. Les vivaces se montrent beaucoup plus économes en eau et en temps de travail que les annuelles. Leurs feuillages peuvent être aussi intéressants car persistants, évoluant selon les saisons. Les plantations de bulbes peuvent aussi être avantageuses et utilisées dans de nombreuses situations, si ce sont des espèces rustiques, qui peuvent être plantées par petites surfaces et repoussent chaque année.
- MEILLEURE GESTION DE L’EAU
L’arrosage des espaces verts constitue un enjeu fort sur la commune. Le recours à des techniques économes telles que le goutte à goutte, le paillage du sol pour réduire l’évaporation au sol, l’utilisation d’espèces végétales peu consommatrices en eau et adaptées à l’environnement va même jusqu’à la suppression de l’arrosage dans certaines zones. Pour parer à l’interdiction des produits phytosanitaires, beaucoup de couvertures du sol par bâchage étant déjà mises en place, les services techniques continuent leurs efforts en utilisant du paillage systématique, c’est-à-dire en protégeant le sol par une couche de matériaux naturels ralentissant fortement la pousse de plantes non désirées.
Sur quelques années, avec un apport de couche annuelle de paillage, la réduction de la pousse d’adventices sur les massifs est visible. Servant de désherbage préventif, le paillage maintient aussi un sol frais et contribue à réduire les consommations en eau potable.
En projet aussi, le développement de la réutilisation des eaux pluviales pour l’arrosage devrait être envisagé afin de préserver la ressource en eau potable.
Plan de gestion différenciée des espaces communaux